À TOUS LES IVOIRIEN(NE)S, OPPOSÉS AUX MANDATS ILLÉGAUX ET ILLÉGITIMES DE M. ALASSANE DRAMANE OUATTARA, APPRENONS DE NOS ERREURS.

Par Tapé GROUBERA

INTRODUCTION

Hier, samedi 20/09/25, j’ai indiqué que je soutenais les Docteurs Simone Ehivet Gbagbo et  Ahoua Don Mello. Certaines personnes m’ont interpellé en me disant que cette démarche conduirait à cautionner le 4ème mandat illégal et illégitime de M. Alassane Dramane Ouattara (ADO). Je les comprends. Mais en même temps, je voudrais qu’on dépassionne le débat et que les émotions ne prennent pas le dessus dans cette situation difficile face à un dictateur et autocrate.  Pour donner mes arguments à ce sujet, je commence sur le 3ème mandat illégal et illégitime  d’octobre 2020 de M. Alassane Dramane Ouattara (ADO).

1. RAPPEL SUR LE 3ÈME MANDAT ILLÉGAL ET ILLÉGITIME

Avant le 6 août 2020, l’opposition ivoirienne demandait à rencontre le pouvoir afin de discuter des conditions d’un scrutin présidentiel du 31 octobre 2020, libre, transparent et équitable. Mais surtout le “nettoyage ” de la liste électorale comprenant non seulement des personnes décédées mais également des personnes qui ne peuvent pas voter. Et, prenant prétexte de la mort de son candidat désigné, M. Alassane Dramane Ouattara annonça sa candidature pour les élections présidentielles du 31 octobre 2020 au mépris de la Constitution ivoirienne. Car les juristes de son parti (RDR/RHDP) en 2016, avaient annoncé que M. ADO ne pouvait briguer un troisième mandat. J’en donne deux. D’abord, le 5 mars 2020, le Garde des Sceaux, ministre de la justice Sansa Kambilé, le 5 mars 2016 devant les députés de l’assemblée nationale ivoirienne :” M. le Député, en fait, vous suboderez que le président de la république entend être candidat en2020. M.le Député, son excellence M.le président de la république a toujours dit qu’il ne sera pas candidat en 2020. C’est un homme de parole et je tiens à vous rappeler que je pourrai vous démontrer comment il lui sera impossible d’être candidat en 2020.”[1]

Le second est M. Cissé Bacongo, juriste et ancien recteur de l’université. À l’émission Le Talk de la chaîne Africa 24, du 14 aout 2016, à la question du journaliste ” Est-ce que la Constitution, dans sa nouvelle monture donne la possibilité au président Alassane Ouattara d’avoir un troisième mandat ?”, M. Cissé Bacongo répondit sans hésiter une seconde :” Non…l’article 183 de la la Constitution dit que la législation en vigueur au moment de l’entrée en vigueur de la nouvelle constitution, reste applicable. En d’autres termes, l’article 35 de la Constitution de 2000, prévoit que le mandat du président de la république était de 5 ans, renouvelable une seule fois.”[2] C’est fort de tous ces arguments que le 8 août 2020, c’est-à-dire, deux jours plus tard, Mme Paul Pulchérie Gbalet, membre de la société civile ivoirienne, lança un mot d’ordre de manifestation contre le 3ème mandat de M. ADO pour le 14 août 2020. Le lendemain, elle et trois collaborateurs furent enlevés en pleine séance de travail dans un hôtel par des encagoulés du régime de M. ADO. Malgré cela, les Ivoirien(ne)s ont répondu au mot d’ordre. Le régime fit sortir pour la première fois et  officiellement, ses “Microbes” avec le fameux Gbaka vert. Il eut des arrestations, de nombreux blessés et même des morts.

C’est fort de tous ces arguments que le 8 août 2020, c’est-à-dire, deux jours plus tard, Mme Paul Pulchérie Gbalet, membre de la société civile ivoirienne, lança un mot d’ordre de manifestation contre le 3ème mandat de M. ADO pour le 14 août 2020. Le lendemain, elle et trois collaborateurs furent enlevés en pleine séance de travail dans un hôtel par des encagoulés du régime de M. ADO. Malgré cela, les Ivoirien(ne)s ont répondu au mot d’ordre. Le régime fit sortir pour la première fois et  officiellement, ses “Microbes” avec le fameux Gbaka vert. Il eut des arrestations, de nombreux blessés et même des morts.

On dénombra 6 morts parmi les manifestants. Entre le 14 août et le 14 septembre 2020, le régime de M. ADO,  s’est encore donné à cœur  joie d’enlever d’autres Ivoiriens. Bizarrement, aucun parti politique n’a protesté contre cette agression. Au contraire, tous les partis étaient préoccupés à déposer la candidature de leur champion. Et le 14 septembre 2020, M. Alassane Dramane Ouattara, à travers le canal de la commission électorale indépendante (CEI), arrêta, les listes de ceux qui devraient compétir pour les élections présidentielles du 31 octobre 2020 : M. Bédié, Affi N’Guessan furent retenus. Pour éviter toute surprise, M. Alassane Dramane Ouattara retenu un jocker, en la personne de M.Konan Kouakou Bertin. En effet, la candidature de M. KKB, était une assurance pour M. ADO au cas où messieurs Bédié et Affi viendraient à boycotter le scrutin. Comme cela l’est actuellement pour Mme Lagou pour les futures élections du 25 octobre 2025. Le président Bédié et le premier ministre Affi N’Guessan, qui, au préalable, avaient introduit un dossier auprès du conseil constitutionnel contre la candidature illégale et illégitime de M. ADO. Ils décidèrent de boycotter l’élection présidentielle. Un mot d’ordre fut donné la désobéissance civile. Cela consistait à “empêcher par tous les moyens que les élections aient lieu”. Les Ivoiriens se sont mis à fond. Et, le 31 octobre il eut au maximum 7% de l’électorat qui vota. Comme à son habitude, le régime réprima les Ivoiriens. On parle officiellement de 85 mort s, dont un, N’Guessan Toussaint eut la tête tranchée en direct et puis servit de ballon de football. L’opposition mit sur pied le CNT (comité National de Transition) le 2 novembre 2020. Après cela, la represion s’abattit sur l’opposition: le domicile du président Bédié fut encerclé. Toutes les personnes présentes furent enlevées. Le premier ministre Affi N’Guessan, fut pour pourchassé puis capturé quelques jours plus tard. Quant à M. Thiam, qui fut présenté comme une recrue de taille de l’opposition, quitta discrètement le pays pour se réfugier en France. M. Soro K.Guillaume qui avait annoncé que le élections du 31 octobre 2020 n’auraient jamais lieu, en affirmant “Écrivez cela”, n’a pu mettre ses pieds en Côte d’Ivoire. Il s’exila en Europe. Quant au président Gbagbo et le ministre Charles Blé Goudé, bien que favorable à la lutte contre le 3ème mandat illégal et illégitime de M. ADO,  ne pouvaient rentrer. Car c’est finalement le 31 mars 201 qu’ils fureent totalement acquittés parla CPI. Malgré cela,  le président Gbagbo put faire acte de candidature. Mais ne fut pas retenu comme les 40 autres. Car il y avait 44 au total  en 2020. Il ne put renter au pays que le 17 juin 2021. Quant à M.Blé Goudé, c’est plus d’une année plus tard qu’il rentra en Côte d’Ivoire : le 26 novembre 2022. Le 27 juillet 2021, le président Gbagbo rencontra, à sa demande le chef de l’État, M. Alassane Dramane Ouattara. Mesdames Nadiani (dite Nady) Bamba et Dominique Ouattara servirent de médiatrices [3]. Ce 27 juillet, à son arrivée à la présidence, le président Gbagbo se mis “au garde à vous” devant M. ADO, reconnaissant ainsi le 3ème mandat illégal et illégitime. Mieux, le nouveau parti du président Laurent Gbagbo, le PPA-CI, participa, en avril 2022, aux élections législatives. Par ailleurs,  Mme Pulchérie Gbalet, grâce à ses avocats a pu être libérée provisoirement le 26 avril 2021[4].

Pour conclure sur cette partie, je dirai que cette expérience tragique doit nous faire réfléchir, en la prenant dans le sens de ce que disait le président Nelson Mandela :”Dans toute situation, soit on gagne, soit on apprend. “

2. QUE PROPOSE-T-ON CONCRÈTEMENT CONTRE LE 4ÈME MANDAT ILLÉGAL ET ILLÉGITIME?

Je suis totalement d’accord avec toutes celles et tous ceux qui disent que le 4ème mandat de M.ADO est illégal et illégitime comme le fut le 3ème mandat de 2020. Ma question est : Que nous propose-t-on comme moyens de luttes concrètement ? J’ose croire ce ne sera pas le schéma de 2020. Et comme j’ai pu le voir la semaine dernière, le représentant de l’ONU a rencontré et, le président Gbagbo et le premier ministre Affi N’Guessan. Cela montre que c’est une nouvelle approche. Bien que je soutiens cette démarche, je me permets d’émettre des réserves. En effet, l’ONU n’a jamais résolu UN SEUL PROBLÈME EN AFRIQUE. En 1961, Patrice LUMUMBA, premier ministre  du Congo, fit appel à l’ONU. C’est sous leurs yeux que ce grand panafricain fut arrêté et exécuté. Un autre exemple. Le 15 août 2022, le Mali demanda au Conseil de sécurité de l’ONU d’organiser une réunion au cours de laquelle, les autorités maliennes viendraient montrer les preuves de la culpabilité de France dans ce qui est nommé ” attaques terroristes ” dans le Sahel. Jusqu’à ce jour, aucune réunion n’est à l’ordre du jour. Enfin, en 2010, ce fut le représentant du secrétaire général de l’ONU qui confirma la victoire de M. ADO. Rappelons que cette victoire fut annoncée par  le seul président de la CEI,M. Yssouf Bakayoko, au mépris de la Constitution ivoirienne de 2000 dont l’article 94 disposait que ses décisions ne sont susceptibles d’aucun recours. Et pourtant le Conseil constitutionnel Ivoirien proclama le candidat Laurent Gbagbo vainqueur des élections présidentielles du 28 novembre 2011

C’est encore devant les soldats de l’ONU que le 28 mars 2010, plus de 800 (la Croix-rouge de Belgique donne le nombre 816) Ivoiriens de la Communauté Wê furent massacrés [5].

Je termine, pour rappeler que lors de la guerre de 2011 en Côte d’ivoire contre le régime du président Laurent Gbagbo,  démocratiquement élu en octobre 2000, l’ONU y participa comme en témoigne le document ICC-02/11 du 15 novembre 2011 de la CPI [6].  Ainsi, à la page 59/94, on y lit: ” La Chambre prend note du fait que si l’enquête est autorisée, le Procureur entend déterminer notamment si l’appui qu’auraient apporté l’ONUCI et les troupes françaises Licorne aux forces pro-Ouattara pour arrêter Laurent Gbagbo rend le conflit partiellement international.”

CONCLUSION

Que ce soit le 3ème mandat de 2020 ou le 4ème de 2025 de M. Alassane Dramane Ouattara, ils sont tous illégaux et illégitimes. Pour empêcher le 3ème mandat illégal et illégitime de M. ADO, l’opposition avec la désobéissance civile consistant à  boycotter le scrutin, a commis des erreurs. Non seulement en fin de compte, M. ADO a conservé le pouvoir que l’opposition reconnu plus tard, mais c’est parmi les militants de l’opposition qu’on a compté les morts, les blessés et les arrestations arbitraires.

Aujourd’hui, avec la contestation du 4ème mandat illégal et illégitime de M. ADO,  je constate pour le moment une démarche nouvelle de l’opposition: celle de l’intervention de l’ONU. Mais comme cette organisation n’a jamais résolu de problème en Afrique. Pire, elle permit le coup d’État du 11 avril 2011 contre le président Laurent Gbagbo. Si cette éventualité n’obtient aucun résultat, préparons- nous (opposés aux mandats illégaux et illégitimes de M.ADO) à soutenir le Dr Simone Ehivet Gbagbo et le Dr. Ahoua Don Mello Qu’il nous souvienne qu’en octobre 2000, le candidat du FPI Laurent Gbagbo retenu parmi les 5 qui devraient compétir pour les élections présidentielles avait réussi, grâce à son équipe (Simone Ehivet Gbagbo, Aboudrame Sangaré, Boga Doudou,  Affi N’Guessan,  Ahoua Don Mello, etc., remporter les élections face au régime militaire du général Gueî. 

Ensemble, c’est possible de mettre fin aux 15 années de mensonges et de souffrances des Ivoiriens, en battant M. Alassane Dramane Ouattara et son régime, avec un vote massif. Nous le POUVONS.

L’HISTOIRE EST LE TRIBUNAL DES PEUPLES

Tapé GROUBÉRA, Président du Mouvement pour la Renaissance de l’Afrique (moraf).

Fait,  le 21/09/2025.

Mail: moraf.afrique@gmail.com

RÉFÉRENCES

[1]https://youtu.be/A8eQOlyZsL8?si=TZ8qCotoXubSLidH

[2]https://youtu.be/ftroSJ6Cmyw?si=S4NGC1IRoxo6QbyJ

[3]https://magazinedelafrique.com/politique/ouattara-gbagbo-ces-mediateurs-a-la-base-de-la-rencontre-historique/

[4]https://www.frontlinedefenders.org/fr/case/ongoing-detention-woman-human-rights-defender-pulcherie-gbalet

[5]https://share.google/BdC2WXmbCPPS0qWv3

[6]https://share.google/KQroTVuXbE8DqYhQD

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